HECTOR MELON D'AUBIER

 

N° 12

 

NOUVELLES TOME 2

 

PIERRES DE LUNE

L'ENLEVEMENT

Etc....

 

 

 

 

 

RECUEIL de NOUVELLES

TOME 2°

 

PIERRES DE LUNE

SI NOEL M'ETAIT CONTE

L'ENLEVEMENT

UNE FEMME

TIOT CUL ET LE SIDA

LETTRE D'AMOUR

UTOPIE

LEGENDE DE LA PRINCESSE ...

VACANCES DANS LES GROTTES

FUSAIN

MEDITATION

 

Par

 

HECTOR MELON D'AUBIER

 

 

 

 

 

 

VACANCES

DANS LES GROTTES

 

 

  

 

HECTOR MELON D'AUBIER

 

 

 

 

 

 

 

VACANCES DANS LES GROTTES

 

J’étais jeune, 18 ou 19 ans, nous avions décidé avec des copains de partir dans les Landes, du coté de Mont de Marsan. Il y avait des grottes à visiter, et cela était très bien pour nos études. On étudiait la Préhistoire et les vestiges qui nous ont été laissés.

Nous devions partir en fin d’après-midi, par le train de 17 heures, changer à Paris et direct vers Mont de Marsan. Puis prendre un bus qui nous aurait déposés aux environs d’1 km de l’entrée des grottes.

Un empêchement familial a fait que je n’ai pu partir que le matin suivant. Mes amis devaient déjà être à pied d’œuvre et commencer à monter le bivouac.

Je pris le train de 6 heures du matin, et je changeai à Paris. Il devait y avoir une demi-heure d’attente. Ca me laissait largement le temps de changer de gare et de trouver mon prochain train.

101

<< - Ah ! Le voilà ! Le 236 quai n°3. >>

Je monte dans le train, je cherche un compartiment tranquille. J’en déniche un. Il y avait un vieux monsieur assis ; l’air absent, le visage blanchâtre pour ne pas dire livide, et d’un calme !

Je m’installe et j’attends en regardant par la fenêtre. Voilà ! Le train démarre. Nous n’étions que nous deux dans le compartiment.

Le vieux monsieur ne bougeait toujours pas. Je pris un livre et commençais ma lecture ; mais malgré moi mon regard revenait sans cesse sur le vieux monsieur et une pensée m’assaillit :

<< - Et s’il était mort ? >>

Je ne l’entendais même pas respirer.

Sou

dain, j’eus peur ! Et, comme pris d’une frayeur intense, je me lève et me dirige vers la porte. Au moment de l’ouvrir, je me dis que j’aurais l’air fin s’il n’était pas mort. Je décide de vérifier, je me retourne, m’approche de lui et le bouscule doucement, puis plus énergiquement.

 102

 

Enfin, il bouge tout seul. Et, d’une voix blafarde, sortie d’outre tombe, me demande :

<< - Qu’y-a-t-il ? >>

Je lui explique ma frayeur de le voir mort. Et, c’est alors qu’il me demanda si je voulais connaître son histoire.

C’est cette histoire que je vais vous raconter maintenant.

<< - Je suis âgé de 28 ans, me dit-il d’une voix monocorde, cela ne se voit pas, il est vrai que j’en parais 60. Mais, vois-tu, c’est à la suite d’un voyage comme le tien. J’y vais d’ailleurs tous les ans à la même époque pour m’y recueillir.

Avec des amis, nous devions visiter une grotte. Nous sommes arrivés en fin d’après-midi, et après avoir installé les tentes, nous prenions notre repas en commun.

C’est alors que Pierre décida de visiter la grotte de nuit, visites qui sont interdites la nuit. Nous avons voulu l’en dissuader, mais rien n'y fit. Il prit son casque, sa lampe torche, sa corde et un petit piolet. Il nous recommanda de prévenir les secours s’il n’était pas rentré dans une heure.

 103

Cela faisait une demi-heure pour l'allée et de même pour le retour ; nous nous écoutions de la musique pendant ce temps là.

L'heure s'écoula, Pierre n'était pas de retour.

<< - Qu'est-ce qu'on fait ? On prévient les secours ? >> Nous aurions l'air fin s'ils arrivaient entre temps. Paul décida de se rendre dans la grotte. Il prit de même son casque, sa lampe torche, sa corde et son piolet et nous recommanda également une heure de battement avant de prévenir les secours s'il ne revenait pas.

L'heure s'écoula de nouveau, il devait être prés de 22 heures et ni l'un ni l'autre n'étaient de retour. Jacques décida à son tour d'y aller. Il prit son casque, sa lampe torche, sa corde et son piolet et me recommanda :

<< - Dans une heure, si nous ne sommes pas de retour, va donc au village prévenir les secours. Et ne vas pas dans la grotte ! C'est peut-être dangereux. >>

Je mis les écouteurs sur mes oreilles et écoutais une émission radio de variétés, quelques chose comme " stop ou encore ". On entendait les mêmes chansons plusieurs fois, ça devait être " petite Fleur et en bas de l'affiche " ou quelque chose comme ça

100

 

Je lisais en même temps, mais mon esprit n'y était pas. L'heure s'écoula, inlassablement.

<< - Que fais-je ? >>

Je pose mes écouteurs, arrête la radio, met mon blouson et bondis vers le vélo. Je commence à dévaler la petite pente, et soudain, je me ravise. Et si c'était une farce ! Et, s'ils étaient cachés tous les trois en train de rire et de se moquer de moi. Je revins donc à pied, le vélo à la main, au campement. Et j'écoute !

Aucun bruit !

Sinon celui des branches et des feuilles secouées par le vent, quelques grillons ou criquets et le cri d'un oiseau de temps en temps. Sinon rien, le silence de la mer !

N'écoutant que mon courage, je saisis mon casque, ma lampe torche, ma corde, mon piolet et je fonce vers l'entrée de la grotte.

Puis je fais demi-tour, je prends une feuille de mon cahier de note et je décris les évènements de la soirée, heure par heure. Je repars vers l'entrée de la grotte, je réfléchis, cela fait presque quatre heures.

Ou ils ont découvert quelque chose et l'examinent, ou ils sont coincés quelque part.

101

 

A suivre