N° 2

 

HECTOR MELON D’AUBIER

 

NOUVELLES

L’ENFANT TROUVE

L’AUTRE, dans…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECUEIL de NOUVELLES

 

L’ENFANT TROUVE

L’AUTRE, dans la maison d’à coté

UNE VIE EN BLEU

MORT SUSPECTE

BIN MI, EUCH’SE PAS, HIN!

MORT DE LA PETITE SOURIS

LE SAFARI

LA VACHE QUI RIT

TOUS LES CHATS SONT GRIS

LA BALANCOIRE

L’HOMME …

 

Par

HECTOR MELON D’AUBIER

 

 

 

 

 

 

L’AUTRE, DANS LA MAISON

D’A COTE

( VOULOIR SURVIVRE )

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La nouvelle suivante est l'histoire d'un homme qui a voulu VIVRE au-delà de son temps; par un stratagème imaginaire mais peut être réel.

Dans sa jeunesse, vers une vingtaine d'années, un homme, soi-disant voyant, n'avait rien trouvé de mieux que d’annoncer à HECTOR qu'il vivrait jusque 55 ans.

Il mena, alors, sa vie comme une barque sur l’eau. Il ne pensait rien risquer avant ses 55 ans. Une vie heureuse, certes, avec son épouse, France, et ses quatre enfants.

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En l'année 2005, il fêta ses 50 ans. Il commença donc à se demander si la Prédiction allait se réaliser et comment risquerait-il de mourir ?

Il pratiquait, pour la forme, un sport non-violent " l'Aïkido" et il se trouvait, également, être un adepte de la moto.

D'autre part, fallait-il qu'il change ses habitudes? Il aimait boire un petit verre de temps en temps, il fumait modérément et il accomplissait son devoir conjugal régulièrement.

À part un chauffard inconscient ou une tuile, il ne voyait pas là, de raison de changer sa manière de vivre.

Pourtant, sa famille et ses amis s'inquiétaient pour lui et souhaitaient même connaître ses impressions, qu'il ne livrait jamais d'ailleurs, sauf de dire :

<< - Mes 55 ans commencent le lendemain de mes54 ans et se terminent la veille de mes 56 ans, j'ai donc deux ans pour étudier la question ! >>

Pourtant ! Une première alerte eut lieu le jour de ses 54 ans. Sa fille, Kristel, avait préparé un gâteau, "un cake", pour prendre avec l'apéritif.

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A un certain moment, Hector est sorti dehors, personne ne l'avait vu. Il était en train de s'étouffer avec un morceau émietté avalé de travers. Ne pouvant s'en débarrasser seul, il rentra en faisant de grands gestes de respiration. Tous furent saisis, ils ne comprenaient pas ; mais lorsqu'ils furent dehors, ils comprirent la situation et que peut-être la Prédiction se réalisait.

On aurait dit qu'ils étaient tétanisés, paralysés, incapables d'intervenir malgré les gestes qu'Hector leur montrait en se compressant l'estomac.

Quelques instants plus tard, vint le soulagement. Une bile sortit, mélangée à un résidu du cake ; puis une deuxième et enfin Hector put reprendre la parole et expliquer la situation d'une voix rauque. Il resta toute la journée dans un état fébrile.

Ce n'est pas pour aujourd'hui ! Pensèrent-ils.

Les mois passèrent, on arriva en novembre. Avec son temps gris, ses soirs qui tombent de bonne heure, et ses pluies fines.

C'est justement à cette mauvaise période qu’Hector

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décida un jour de partir en moto, à la ville, distante d'une quinzaine de kilomètres. Il reprit la route vers 19 heures. Il faisait un temps magnifique ! Le vent soufflait par bourrasques, la pluie ne permettait plus de voir les lignes blanches usées ainsi que les bordures de terre devenues dangereuses. Et ces boules de feu, les phares des voitures, qui arrivaient vers lui en l'éblouissant. Et la pluie sur sa visière qu’il lui fallait essuyer régulièrement. En plus, il devait se mettre en code à chaque croisement de véhicule, ralentir, accélérer de nouveau et se remettre en phare. Hector n'aspirait qu'à rentrer chez lui au plus vite, plutôt que de se trouver dans une situation digne d'un bateau ivre dans la tempête.

Il se trouvait sur cette route meurtrière, où de nombreux accidents avaient déjà eu lieu dans le passé, sans cause apparente. La route était sinueuse, plus de dix virages sur trois kilomètres dont une partie bordée d'arbres, une soixantaine de chaque côté.

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Soudain, se cramponnant à son guidon, il se sentit déporté vers la gauche, il ne put redresser, et puis plus rien !

Que s'est-il passé ?

Sa moto a heurté la roue d'un camion qui se trouvait dans une file de véhicules qui le croisait. Ils furent projetés sur le bas-côté.

La moto finit contre un arbre, Hector termina sa course dans le talus. Il ne pouvait plus rien entendre.

Le silence !

Les gens qui gesticulaient, la sirène des Pompiers, SAMU, Police. Tout cela était loin de lui.

Le téléphone retentit chez lui. La gendarmerie informa son épouse de l'accident. France, en larmes, ne put s'empêcher de penser à la Prédiction. Ce jour fatal était finalement arrivé.

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 A suivre