CHASSE AUX FANTÔMES
Dans un petit village du Cambrésis, un personnage,
appelons le Victor, possédait une petite maison genre villa. Plus loin un hôtel
et un immeuble de location. La guerre survint en 1940 et les allemands occupèrent
son hôtel et son immeuble ainsi que quelques pièces de sa maison.
La guerre terminée, Victor
très marquée par cette occupation de ses biens décida de tout laisser à
l’abandon. Plus de clients à l’hôtel, plus de locations dans l’immeuble, tout
parti à va l’eau.
Finalement dans les années 1980, il décéda. Il
laissait un fils qui vivait avec lui et qui ne fit pas mieux que son père. Il
vendit à la destruction l’hôtel et l’immeuble. La maison, quant à elle, vivait
dans un état de délabrement total, la faune et la flore y prospéraient
allégrement.
Ce n’est qu’à son décès au cours de l’année 2015 que
fut vendu la maison
C’est Monsieur et Madame Hiétu-Guay et leur fille qui
en firent l’acquisition. Quelques mois pour nettoyer la cour, le jardinet, la
pelouse. Puis encore quelques mois pour faire les travaux, tant extérieur qu’à
l’intérieur.
La grille extérieure fut refaite, un garage au fond de
la cour ainsi qu’une véranda à l’arrière rendirent les lieux plus agréables au
regard.
Finalement, ce fut une petite maisonnée bien coquette,
pas loin du centre du village. Ce qui n’était pas pour déplaire à Maurice
Hiétu.
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Les ennuis commencèrent 2 mois après l’emménagement
définitif.
Depuis plusieurs jours la maison est le théâtre de
phénomènes mystérieux dignes des plus grands films d’horreur. La famille Hiétu
est en proie à une peur panique liée à des expressions paranormales.
Même si le couple concède se sentir observé depuis
quelques temps :
- Il y avait des choses bizarres qui se passaient
ici. Un jour, en me levant, je constate des traces de doigt sur ma poitrine.
Des choses étaient déplacées dans la cuisine ou dans le salon. On sentait une
présence autour de nous. Des bruits dans l’étage lorsqu’on se trouvait en bas.
On a même pris des photos dans tous les endroits possibles. On distingue des
masses floues dans lesquelles on apercevrait des visages. Déclare le couple.
Bien entendu un prêtre est venu exorciser la demeure.
Mais rien n’y fit. Des spécialistes, aussi venus de Belgique dont ce serait le
métier. A part constater de fortes expressions magnétiques, ils n’ont pu
résoudre le problème. Mais, dirent-ils, il y a quelque chose !
Bien sûr, il y eu aussi des curieux passionnés, des
médiums, des voyants, des exorcistes, des chasseurs de fantômes.
Aussi, c’est quinze jours plus tard, qu’Hector
Maubier, détective de son état, la quarantaine bien sonnée, brun de cheveux
avec des yeux bleus acier, intéressé par ces faits, décida de rendre visite aux
locataires de la maison hantée. Il n’était pas chasseurs de fantômes mais
savait prendre les bonnes décisions lorsque quelque chose d’anormal
apparaissait dans ses enquêtes.
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Nous étions en juin, vers la fin du mois, il faisait
bon, même très chaud. Une chaleur qui nous assommait le soir venu.
Hector Maubier gare sa voiture sur le trottoir. Il
descend et rejoint la grille de la maison. Il cherche la sonnette. Il n’y en a
pas ! Mais cliquant, la porte s’ouvre. Il prend la petite allée jusque la
porte d’entrée. Ah ! Là, il y a une sonnette. Il appuie sur le bouton,
attend et résonne. Il entend des pas. C’est Maurice qui vient lui ouvrir.
- Bonjour, Monsieur Hiétu. Je me présente, Hector
Maubier, détective privé de mon état. J’ai ouïr dire de vos ennuis. Puis-je
entrer et discuter !
- Je n’en ai pas trop envie. Mais si cela vous fait
plaisir, entrez ! Ça nous fera une visite.
Maubier entre, il suit Maurice qui l’emmène vers la
salle à manger.
- Assoyez-vous ! Je vais chercher mon épouse.
Quelques instants, seul, qu’il met à profit. Examinant
les lieux. Les meubles rustiques, les photos dessus. Plus loin dans le salon,
un canapé, deux fauteuils, une table de salon et la télé dans un meuble en
coin ;
- Chérie, je te présente monsieur Hector Maubier,
détective. Il veut nous parler de notre affaire.
Monsieur, je vous présente mon épouse Lysiane Guay
épouse Hiétu. Et ma fille Eléonore, que voici !
- Enchanté !
Chacun et chacune s’assoit autour de la table.
- Alors, qu’en est-il de votre présence, en notre
demeure, attaque Lysiane.
- Tout d’abord, je ne suis pas un chasseur de
fantômes. Mais au cours de mes enquêtes, j’ai eu des cas similaires. Je ne fais
pas comme les autres qui sont venus chez vous pour les dénicher ou les faire
fuir.
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Moi, je recherche qui ils sont, pourquoi ils se
manifestent et je tente de résoudre leur problème à eux.
Je suppose que vous avez toujours des manifestations
de leur part ?
- Oui ! Répond Lysiane. Moins qu’avant,
mais on fait avec et on se dit qu’ils se lasseront et nous laisserons
tranquille après tout le tintouin qui s’est fait ces temps derniers.
- Je confirme, reprend
Maurice.
Je repris l’histoire de cette maison. À priori, il
pourrait s’agir d’une personne assassinée dans cette maison, il y a 70 ans. À
la fin de la guerre par monsieur Victor ou son épouse ou son fils, même jeune à
l’époque ou bien même entre allemand, et enterré dans le jardin ou la cave.
- Avez-vous fait des travaux dans la cave ?
- Non ! Pas du tout, elle est encore telle
quelle !
Bien ! Ce
n’est donc pas de la cave que ça vient ! Reste le jardin. Vous l’avez
retourné à ce que je vois ?
- Bien sûr ! Pour refaire la pelouse. L’herbe
était haute et vieille. Des lapins courraient partout.
- Il faudrait savoir si celui qui a retourné la terre
n’aurait pas vu des ossements et n’aurait rien dit ! Pensant à des lapins
morts.
- Je lui en parlerai demain !
- Vous savez les fantômes n’existent que si leur mort
est intervenu brusquement, et, qu’ils n’ont pas eu le temps de se préparer à
mourir. Leur âme végète ainsi et ils trouvent un calme relatif. Mais ceux-ci
perturbés, se lâchent et ennuient les gens qui se trouvent sur les lieux de
leur sépulture.
Voici donc ma manière d’agir dans ces cas !
J’essaye d’entrer en contact avec eux, ce n’est pas toujours facile, même pour
moi. Puis je cherche à savoir ce qui leur est arrivé et comment on peut
procéder pour qu’ils retrouvent leur sérénité.
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à suivre